23.

 

— Explique-moi ça, Sobek, exigea le vizir Khnoum-Hotep en lui montrant la série de plaintes qui s’accumulaient sur son bureau depuis plusieurs jours.

L’interpellé examina les documents. Des capitaines de bateaux de marchandises protestaient vigoureusement contre la modification arbitraire des règles de navigation, l’augmentation injustifiée des taxes et le comportement inadmissible des forces de l’ordre.

— Je n’ai pas donné ces directives.

— Tu es bien le chef de toutes les polices du royaume et le responsable de la circulation fluviale ?

— Je ne le nie pas.

— Alors, tu ne contrôles pas tes subordonnés ! C’est grave, Sobek, extrêmement grave. À cause de ces fautes inexcusables, la réputation de Pharaon risque d’être atteinte. Le processus même de réunification pourrait être remis en cause. Si les milices locales font la loi, interceptent les cargos et les rançonnent, où allons-nous ? Bientôt, ce sera le retour des chefs de province !

— Sur l’instant, nulle explication plausible.

— Ton aveu d’impuissance me consterne. Te crois-tu encore digne de tes fonctions ?

— Je vais te le prouver. Ces incidents déplorables seront bientôt éclaircis.

— J’attends ton rapport et des résultats concrets.

Sobek le Protecteur se comporta comme une tornade, ses inspecteurs menèrent des enquêtes serrées. Il interrogea lui-même les capitaines et compara leurs témoignages.

À la lueur des informations recueillies, la vérité éclata. Aussi Sobek se présenta-t-il de nouveau devant le vizir.

— Mes subordonnés n’ont pas violé les règles de circulation, affirma-t-il, sauf dans un seul cas où ils ont été abusés par de faux documents administratifs.

— Qu’est-ce que ça signifie ?

— Qu’une bande de malfaiteurs particulièrement habiles tente de semer le trouble.

— Ont-ils été arrêtés ?

— Malheureusement non.

— Tu n’es pas sérieux ?

— Malheureusement si.

— La paix civile serait-elle menacée ?

— N’exagérons rien, protesta Sobek. J’ai acquis la certitude qu’il s’agissait d’un petit groupe bien préparé et très mobile, pas d’une armée. Désormais, il y aura deux policiers à bord de chaque bateau de marchandises. De plus, je modifie mon code de commandement. À toi, vizir, de faire savoir que les règles de navigation demeurent inchangées et qu’aucun capitaine ne doit céder à une provocation si l’on tente de le persuader du contraire.

Khnoum-Hotep se calma.

— Ces bandits seraient-ils liés aux attaques contre l’acacia d’Abydos ?

— Rien ne le prouve. Ce n’est pas la première fois qu’est commis ce genre de méfait, et les mesures que je propose ramèneront le calme. Bien entendu, la traque a commencé, et les coupables finiront en prison.

— Voilà deux scandales successifs qui font beaucoup jaser contre toi, Sobek.

— Je m’en moque.

— Pas moi ! En cas d’incompétence, je serai contraint de prendre des mesures. N’oublie pas que tu es aussi le responsable de la sécurité de Pharaon.

— Estimes-tu Sa Majesté menacée ?

— Je te soutiens encore, mais ne tolérerai plus d’autres incidents.

 

Iker partageait son temps entre le travail de prêtre temporaire au temple de Ptah et les cours de droit à l’école du vizir. Réservé, consciencieux, il bénéficiait de l’estime générale. Le scribe côtoyait le supérieur des serviteurs du dieu, le gardien des mystères, le préposé aux vêtements, les ritualistes, les comptables, les responsables des greniers et des troupeaux. Mais aucun de ces dignitaires, distants avec les jeunes scribes, ne lui apprendrait ce qu’il voulait savoir : les habitudes du monarque et la manière de l’approcher. Ne rien brusquer et guetter une opportunité semblait être la bonne attitude. Combien de temps faudrait-il patienter ?

À la fin d’un cours de droit sur la Maison du Roi et ses responsabilités, le professeur annonça une nouvelle qui fit bondir le cœur du scribe : les trois meilleurs élèves auraient le privilège d’être présentés au Porteur du sceau royal, lequel, d’ordinaire, les amenait devant le pharaon afin de lui prouver la qualité de l’enseignement dispensé. Les trois scribes formulaient devant le monarque des propositions de réforme susceptibles de simplifier l’arsenal législatif.

Iker réduisit son temps de repos au minimum. Comme sujet, il choisit la gestion des greniers, en insistant sur la nécessité d’accumuler des réserves dans les villes principales et de faciliter leur distribution lors des mauvaises crues. En raison de textes obsolètes, on maintenait, par négligence, des dispositions injustes.

Vint le jour de la proclamation des résultats.

Les deux premiers noms que prononça le professeur n’étaient pas le sien. Mais le troisième et dernier…

Un étudiant lui donna un coup de coude.

— Tu dors, Iker ? On dirait que ça te laisse froid ! Pourtant, on en rêvait tous. Et te voilà parmi les élus qui vont rencontrer le pharaon !

Beaux joueurs, les malchanceux félicitèrent les vainqueurs.

Dans un état second, Iker pensait déjà à l’instant où il se précipiterait sur le tyran pour le poignarder.

 

Pagne impeccable, tunique immaculée, perruque courte de bonne qualité, sandales de cuir : les trois apprentis juristes affichaient une sobre élégance, mais masquaient mal leur nervosité.

Au moment de glisser le poignard dans ses vêtements, Iker s’interrogea. Ne fouillait-on pas les visiteurs, quels qu’ils soient ? Si l’on trouvait l’arme sur lui, il serait aussitôt arrêté et emprisonné.

Obligé de l’abandonner, le justicier ne disposait plus du moyen de frapper le monstre. Il lui faudrait donc s’emparer de l’épée d’un garde et agir à la vitesse de l’éclair.

La fouille se déroula sans incident. Un secrétaire et un policier guidèrent le petit groupe jusqu’à la salle d’audience de Séhotep.

— Soyez concis, recommanda le professeur. Le Porteur du sceau royal ne dispose que de très peu de temps.

Le haut personnage impressionna les jeunes gens. Le premier bredouilla, le deuxième oublia un point clé de son raisonnement, Iker exposa ses idées avec une relative confusion.

— Intéressant, mes services retiendront peut-être quelques éléments, jugea Séhotep. Que vos élèves continuent à étudier et apprennent à mieux se maîtriser.

— Quand les présenterez-vous à Sa Majesté ? s’enquit l’enseignant.

— Cette coutume n’est plus à l’ordre du jour.

 

Iker devait résoudre deux difficultés : entrer au palais avec son poignard puis être admis auprès du roi. L’une et l’autre semblaient insurmontables.

Le scribe s’interdisait de renoncer. Jusqu’à présent, le sort ne lui souriait-il pas ? S’installer à Memphis paraissait bien ardu et, pourtant, des portes s’étaient ouvertes.

Aussi décida-t-il de continuer à se comporter comme un étudiant modèle et un prêtre exemplaire. Quand son professeur lui proposa une formation longue, il accepta aussitôt et lorsque le supérieur du temple de Ptah lui demanda de seconder les astronomes en passant des nuits à observer le ciel, il obéit sans rechigner.

Cette position privilégiée présentait un avantage : du toit du temple, on voyait le palais royal. Iker ne nota pas que les positions des astres, mais aussi les allées et venues des gardes, avec l’espoir de découvrir une faille dans le système de sécurité.

Espoir déçu.

Il n’y avait pas moins de policiers la nuit que le jour, et la relève se déroulait avec une précision et une rapidité excluant toute intrusion. Sobek n’était pas un amateur, ses hommes pas davantage.

Iker songea à questionner le responsable de la sécurité du temple de Ptah pour obtenir plus de détails sur les habitudes de la garde rapprochée du monarque, mais renonça à cette démarche qui l’aurait fait considérer d’un mauvais œil. Comment glaner des informations sur l’intérieur du palais et savoir précisément où résidait le pharaon ?

S’introduire dans le bâtiment paraissait impossible. Restait donc la possibilité de poignarder le tyran à l’extérieur, à condition de connaître les dates de ses déplacements. Par quel moyen ?

 

Quand Gergou sortit de la maison de bière où une prostituée syrienne s’était montrée coopérative, il ne marchait pas très droit. Il retrouva cependant le chemin de la maison de Médès dont le portier le fit patienter. Chancelant, il parvint néanmoins à atteindre le bureau de son patron.

— Mieux vaut t’asseoir, estima Médès.

— J’ai soif.

— De l’eau suffira.

— De l’eau, pour fêter nos succès ? Avec le rapport que je vous réserve, je mérite du vin, et du meilleur !

Médès céda. La contenance de Gergou était telle qu’il conservait encore de la marge. Et puis il ne fallait pas briser son bel optimisme.

— Ça fonctionne à merveille, affirma-t-il après avoir vidé une coupe. La rumeur se propage à vive allure et se nourrit de ses propres ragots ! Je n’y croyais pas, mais vous avez eu raison de vous attaquer à Sobek.

— As-tu correctement payé les faux policiers qui ont semé le trouble dans le trafic fluvial ?

— J’ai utilisé des intermédiaires, tous très satisfaits. Personne ne remontera jusqu’à nous. Impossible, cependant, de pousser notre avantage, car Sobek a pris des mesures radicales. Des policiers sont présents sur chaque bateau de commerce, les contrôles renforcés.

— Peu importe, notre premier objectif est atteint : ternir la réputation de Sobek le Protecteur. Même le vizir commence à douter de sa compétence, voire de son honnêteté.

— J’imagine ses colères avec plaisir ! Lui qui se jugeait intouchable doit cauchemarder.

— Passons donc à la phase suivante, décida Médès.

— Ne serait-ce pas… imprudent ?

— À quoi aurait-il servi de déployer tant d’efforts pour s’arrêter là ? Fragiliser Sobek ne suffit pas. Il faut l’éliminer.

Gergou n’avait plus envie de boire.

— Soyons patients, le vizir va peut-être le révoquer.

— Il ne possède pas encore de charges suffisantes contre lui, et Sobek demeure proche du roi. À nous de fournir des preuves de son indignité.

— Je ne vois pas comment !

— Tu disposes bien de quelques hommes de main capables de mentir avec assurance ?

— Aucun problème.

— Alors, nous nous débarrasserons de Sobek en lui portant un coup fatal, de manière à transformer les soupçons du vizir en certitudes.

 

Chaque fois que le Libanais rencontrait l’Annonciateur, il perdait momentanément l’appétit, tant son estomac se contractait. Cet homme insaisissable l’effrayait et le fascinait en même temps. Depuis que le faucon-homme avait failli le tuer en imprimant dans sa chair une marque indélébile, le négociant savait qu’il travaillerait toujours pour lui et ne lui échapperait jamais. S’accommodant de son sort, il en tirait un maximum de bénéfices et jouait franc jeu avec son redoutable patron. Dès qu’il entrait en possession d’un nouvel élément, il l’en informait. Car l’Annonciateur ne lui pardonnerait ni retard ni négligence.

Pas de pâtisseries sur les tables basses, moins de coussins, davantage d’austérité… Par tous les moyens, le Libanais cherchait à éviter les réprimandes de l’Annonciateur.

— Donne-moi du sel.

— Tout de suite, seigneur !

L’Annonciateur posa un regard méprisant sur le salon du Libanais. À quoi servait tout ce luxe ? Régie par la vraie foi, la société nouvelle l’éradiquerait.

Le négociant revint avec un bol.

— Voici la fleur des oasis.

L’Annonciateur se désaltéra avec l’écume de Seth.

— Qu’as-tu à m’apprendre ?

— Ce ne sont que des rumeurs, mais tellement persistantes qu’elles ne manquent pas de fondement. On soupçonne le chef de toutes les polices du royaume, Sobek le Protecteur, d’entraver la libre circulation des personnes et de modifier arbitrairement les règles de navigation. Les deux affaires ont été étouffées, mais les relations entre lui et le vizir Khnoum-Hotep se dégradent.

— D’après toi, peut-on acheter ce Sobek ?

— Certainement pas. C’est un policier pur et dur, un incorruptible. Quelqu’un tente de le compromettre afin qu’il perde son poste.

— Une idée précise ?

— Non, seigneur. Mais je mène mon enquête, sans pouvoir vous assurer qu’elle aboutira. Celui qui ose s’attaquer à Sobek le Protecteur doit être aussi venimeux que prudent.

— Le vizir se laissera-t-il abuser par de fausses accusations ?

— Peu probable, mais Khnoum-Hotep veille à la bonne application de la loi, et sa réputation de rigueur n’est pas surfaite. Si on lui procure une belle preuve, donc suffisamment maquillée et crédible, il sera contraint de démettre Sobek de ses fonctions. Lui évincé, tout le système de sécurité se disloquera, au moins quelque temps. Et Sésostris deviendra vulnérable.

Les mystères d'Osiris - 02 - La conspiration du mal
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